lundi 17 mai 2010

Je critique beaucoup, mais on a bien ri ^^

La bonne nouvelle de ce moi de mai, c’est que l’ambiguïté de mon sexe (masculin) présenté sur mon passeport ne dérange toujours pas les autorités, françaises ou tunisiennes. Vive le risque !

Donc voilà, nos vacances Sea, Martini and Sun sont terminées, à Madame X et à moi-même. Dites donc, qu’est-ce que ça file… pfiou là là.

Comme nous sommes de vieilles mégères acariâtres, nous n’avons que très peu discuté à bord de l’avion ou même en attendant de passer la douane tunisienne, car les seuls commentaires que nous mourrions respectivement de faire, concernaient systématiquement les gens qui nous entouraient. Que voulez-vous, la race humaine est une source inépuisable de languedeputage. Entre le monsieur qui ressemblait à un vieux Didier Bourdon, le monsieur qui ponctuait absolument TOUT de « ah oui, très bien », et le monsieur seul qui a pris la tête aux 5 rangs alentours de l’avion au grand dam d’à peu près tout le monde ( attention, extrait : « non mais Josiane, je t’assure, je ne lui répondais pas, exprès, mais il continuait, que voulais-tu que je fasse ?!! » « ah oui, très bien »), on n’en pouvait plus de se taire, mais c’était ça, ou la paire de claques, dans le doute, étant douillette, je me suis abstenue d’ouvrir ma grande gueule de parisienne snobinarde et prétentieuse.

Atterrissage à Monastir, donc, le voyage indiquait Monastir, nous avions conclu que ce serait notre endroit de villégiature, mais non, nous montâmes dans un bus, direction Nabeul.
«Ah, Madame X, un monsieur avec un panneau Marmara !... Bonjour Monsieur !! »
« Bonjour mesdames, quel hôtel ? »
« Nous n’en savons rien, nous avons acheté le voyage qui n’indiquait pas le nom de l’hotel ! » (quand je vous dis qu’on aime le risque, je ne plaisante pas !)
« Ah ! Vous êtes Elodie ? »
(Putain, là, il nous a soufflées !!)

Bref, il nous restait encore 1h30 d’autocar, avant de découvrir l’hotel mystère…. La tension montait dans nos têtes, aurions-nous la chance d’avoir un accès direct à la mer ? Allions nous tomber dans un sombre bouge ? RAaaaah. C’est donc après avoir débarqué une bonne partie de l’autocar, qu’on nous a envoyées au Vime Lido de Nabeul, je peux vous dire qu’on a surveillé la route, en pleine nuit, s’assurer qu’on reste près de la côte, c’est pas commode, un suspense insoutenable ! Bon, je vais faire court, sur ce point, oui, on avait les pieds dans l’eau. Trop cool !!

Jolie chambre, super propre, salle de bain de ministre, BALCON énorme !! Idéal pour se taquiner gentiment au Martini acheté en duty free, et se mettre nos races aux cartes sur la Nintendo DS !! Hourra !!
Il faut dire que c’était plaisant comme chambre. On a juste trouvé que les lits manquaient un peu de clous. Enfin, pour des planches de fakir, quoi. Oui, c’était un peu corsé, niveau literie… pour tout dire, d’habitude (et comme l’a bien raconté Foresti dans son sketch avec Paulo), on regrette d’avoir un bras qui gêne quand on se met sur le côté. Celui qui est contre le matelas. Mais d’habitude, il s’enfonce quand même. Ben là, on regrettait d’avoir tout le reste du corps à supporter.

Bon, je vous épargne le descriptif de la piscine, de la plage, c’est inhumain, surtout quand on voit qu’il fait quoi, 12 ou 13 degrés ici ?... moui.
Finalement, on a quand même décidé d’aller voir ailleurs si on y était, et c’est assez drôle, parce que du coup, bah… on y était.

« Bonjour, je serai votre guide pour la journée, je m’appelle Fati. Comme Fatima. Ou Fatigué ! Tout le monde est là ? Non ? C’est pas grave, j’ai droit à 7% de perte ! »
C’est donc accompagnés de Fati le rigolo, que nous nous sommes baladés dans Sidi Bou Saïd, jolie petit ville, vue plongeante sur la Méditerranée, au milieu de maisons d’un blanc éclatant, volets/fenêtres/portes aux allures orientales d’un joli bleu, ce n’était pas sans rappeler les quelques photos des petits villages grecs qu’ils affichent sur les annonces des voyages en Grèce. Puis Carthage, les ruines, les ancien thermes, la villa présidentielles que t’as intérêt à pas photographier, on te le dit en long en large et en travers, en fait, on ne photographie pas les bâtiments qui arborent les couleurs de la nation. Tout court.
Puis après un bon couscous estival, direction Tunis et son souk. J’étais plutôt contente, j’avais gardé un souvenir assez mitigé du souk de Kusadaçi, en Turquie, où nous étions allées, il y a quelques années de cela. Purée, c’était rien, en comparaison de Tunis ! Des centaines d’échoppes de 50 centimètres de large bordant les deux côtés d’une sombre ruelle piétonne, dans chacune d’entre elles, un, voire deux vendeurs, nous hélant, nous alpaguant, nous attrapant, chacun leur tour, pour nous montrer leurs merveilles, nous donner des choses gratuitement ( genre !), nous allécher avec des tarifs dont nous savions que jamais, même en négociant à la mort, nous ressortirions gagnantes. « Babouches climatisées, pas cher !! », j’ai ri en entendant la phrase « catchy ». Puis déçue quand je me suis aperçue que ce n’était pas une blague one-shot, mais « le bon mot » de tout le souk. Muf. Dommage. Finalement, on s’est faites draguer par un couple de jeunes hommes, surtout par un, d’ailleurs, je crois que l’autre en avait un peu marre, ou avait juste bien saisi, LUI, qu’on n’était pas intéressées pour deux souks. Hihihihi. Nous avons donc fini l’après-midi à la terrasse de l’hotel qui était notre point de rendez-vous pour le retour. Deux bières et deux cocas plus tard, oh my, le dragueur est de retour avec son pote, et revient à la charge !
« Ah, mais Carthage, c’est mieux l’été ?! Pourquoi vous venez pas l’été ? Comme la côte d’Azur ! Moi, par exemple, je vais en France deux fois par an ! Tu vas au ski ? Tu connais Valmorel ? »
Il se trouve que oui, étrangement, j’y vais tous les ans, je ne suis d’ailleurs allée que dans cette station de toute ma vie.
« Ah tu connais ?!! Ben viens chez moi, à 250 mètres, j’ai plein de cartes postales de Valmorel !! On peut toujours pas vous payer un verre, alors ? »
« Non merci. Mais merci. Mais non. »
Bon, finalement, ils sont partis dans la chaleur caniculaire de Tunis, et du coup, on s’est aperçues qu’une poubelle sur le trottoir plus loin, fumait. Nous le signalâmes au serveur, qui se mit les mains sur les yeux en rigolant, style « ouh làààà !! on va dire qu’on a rien vu !! », ce à quoi je finis par mimer les trois singes : main sur la bouche, mains sur les yeux, mains sur les oreilles. Extatique (j’adore ce mot en ce moment), il m’a tendu la main pour un high five.
Madame X, consternée : « ah oui, ok, donc à lui, on lui dit mon sieur, il y a peut être le feu là bas, et sa réponse c’est give me five ? »
Apparemment, ouais.

« Bonjour, je serai votre guide pour la journée, je m’appelle Sara. Tout le monde est là ? Non ? C’est pas grave, j’ai droit à 10% de perte ! »
L’enfant en moi souffert pour la seconde fois de s’être fait avoir avec cette petite phrase qui n’est encore qu’un running gag à touristes, désespoir…
Sara enchaîne au micro dans l’autocar :
« Vous saviez que la Tunisie est le premier pays que Sarkozy a visité après son élection ? Il nous a vendu une centrale nucléaire, et offert les radars automatiques routiers. Beau cadeau, n’est-ce pas ? »
Ambiance.
Nous avons donc visité, en la compagnie de Sara, quelques endroits de la ville de Kairouan : les bassins des aghlabides (réservoirs d’eau potable datant du 9ème siècle), la Grande Mosquée , et le mausolée du Barbier (Saint homme ami du Prophète), très jolis endroits.
Et là, le sort s’est jeté sur nous, pauvres touristes, lourds d’euros et de cartes titanium. Introducing : la visite de l’atelier de tissage de tapis. Comprenez : la boutique du coin qui après 1h30 de blablah commercial, vous montre une dame qui fait des nœuds et vous montre la technique.
On en a bouffé du tapis. Ah ça, il est très très bon orateur, le monsieur qui tient la boutique, avec ses trois larbins, on a eu droit à un sublimissime feu d’artifice de tapis, spécialité de Kairouan, des kelim, des tapis berbères, ca fusait dans tous les sens, clac un jasmin aux tons naturels « UN BIJOU !! », blam un kairouan dans des magnifiques tons de bleu « UN BIJOU !! », vlam un kelif unique au monde « UN BIJOU !! », kaboum un énorme tapis berbère beige « UN BIJOU !! ». Il sait faire l’article, le bougre, il nous a assommées, vendant chaque taille pour le meilleur endroit de la maison, de l’entrée aux chiottes, tout y est passé ou presque (je ne suis pas sûre, j’ai peut être fait un blackout), bref. L’horreur. Parce qu’après l’étalage, on n’est pas sortis, hein, ah non ! Ils ont retiré et replié les tapis un par un, en les exhibant lentement, attendant qu’un client se manifeste. Peine perdue. Personne ne s’est soulagé de ses 700 euros (et pourtant, c’est pas faute d’avoir subi aussi le descriptif de comment niquer la douane, et l’état, et les taxes, et la TVA, « mais je fais confiance à l’intelligence de nos clients, pour cela, n’est-ce pas ? »). Tin, sans déc. En tous les cas, ils sont prêts pour Broadway, niveau chorégraphie.
Finalement, on a visité une merveille de colisée, à El Jem (et les holograms), très bel endroit, on peut monter dans les gradins, dans les galeries (qui servaient à accéder aux gradins, en toute logique, et qui étaient construites de façon que les castes sociales ne s’y croisent jamais), et les fosses, bon, je m’y suis pas attardé, aime pas trop, un peu trop de toiles d’araignées à mon goût… Fort bel endroit, qui a pris encore en mystère lorsque l’appel à la prière à retenti du haut des différents minarets du coin, résonnant dans tout l’amphithéâtre. Surprenant, étonnant.

La fin du séjour a été plutôt calme. Si ce n’est que pour une fois qu’on dormait comme des poids morts, le téléphone de la chambre a sonné. Et dans mon sommeil cotonneux, je n’ai que peu de souvenirs de la conversation à part quand la voix, sans accent, plutôt douce, pas tellement psychopathe ou gars qui se pignole a dit :
« puis-je me permettre de vous demander votre nom ? »
Ce à quoi, j’ai BETEMENT, mais alors, BETEMENT, répondu. Mais faut être stupide, hein. Nom de famille et prénom.
« Et vous, vous êtes qui ?!! » que je rétorque, non mais.
Poète maudit : « Cela n’a pas d’importance… je cherchais… un ami…. » (comprenez : de l’amitié).
Ben j’en ai pas à revendre, moi à 1h30 du matin, de l’amitié !!
C’était tellement bizarre, et dérangeant comme coup de fil, que je suis restée figée dans le noir, les yeux grands ouverts pendant plusieurs minutes, incapable de me rendormir, tendant l’oreille, à l’affût du moindre bruit qui proviendrait du balcon ou de la porte de la chambre. Panique.
Bon, mais en fait, rien. ^^

Fin de séjour calme, donc.
Jusqu’à cette perle à l’aéroport. Une perle, vous dis-je.
On a retrouvé une majorité de ceux qui étaient arrivés par notre vol. Logique.
Dont le dingo qui parlait super fort à tout le monde, le monsieur j’ai tout vu, tout vécu, je sais mieux, chut, taisez vous, je vous explique.
Nous montons l’escalier à roulettes qui mène à la cabine de l’avion. Ce monsieur était deux couples avant moi. Figurez-vous, qu’il se met sur le côté, laisse passer les deux couples (je me dis en moi-même, bon, il doit cherche sa carte d’embarquement), puis en passant à côté de lui, je constate qu’il a posé la main à plat sur le métal de la carlingue, puis ouvre les yeux en grand et s’exclame, tel l’illuminé :
« AH !! TOUT IRA BIEN SUR LE VOL, JE N’AI PAS EU DE FLASH !! »

Scary people !!

PS : j’ai bien fait de mettre de l’indice 30 pendant une semaine, et de juste hâler, ca m’a permi de prendre un bon coup de soleil pendant un pique nique à Montsouris hier ! Hihi

5 commentaires:

  1. L'Afrique du Nord ne m'a jamais tentée, et depuis que j'ai lu ton article... c'est pareil ^^ Par contre j'ai pas compris la blague du cinglé à la fin !

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  2. Il s'est pris pour Phoebe Halywell... :D ahahahah !!!

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  3. « Bonjour, je serai votre guide pour la journée, je m’appelle Sara. Tout le monde est là ? Non ? C’est pas grave, j’ai droit à 10% de perte ! »
    Si elle voulait s'aligner sur Fati, fallait qu'elle dise : "bonjour, je m'appelle Sara...comme Ça raccroche !"

    Sinon énooorme la réplique "je n ai pas eu de flash".

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  4. Aaaaaah ! Je viens de comprendre! Ouha trop drôle, c'est marrant, j'ai l'impression que tu me décris un collegue, qui justement revient dun voyage en Afrique du nord (entre autre) !

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  5. Un grand tout maigre, joues creuses, une quarantaine d'années, chauve sur le dessus, cheveux très courts là où il en a... sinon, pas de signe particulier à part une forme de folie évidente...

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