jeudi 20 janvier 2011

C'est surtout après le départ de Madame Bellefeuille....


C’est pas (seulement) parce que c’est un pote, mais le petit Baptiste Delval, qui n’est pas attendu à l’accueil (enfin, si, en fait, il est même attendu de pied ferme, le bougre), a fait un boulot de dingue.
« Sauna le musical » tel qu’on nous le propose à Paris, est une adaptation de la version américaine. Musiques, mise en scène, décors, éclairages, et textes (+ livret). Et le petit Baptiste s’est chargé des textes. Il faut saluer le travail de tous, au passage, car le spectacle est très très chouette. J’ai eu la chance d’assister à l’avant-première, et d’y retourner la semaine dernière (et d’avoir eu le privilège oufegueudin d’y croiser Gérald des ex-G-Squad et Michal-qui-a-volé-l’orange. Ouf, je vous dit.

Comme l’annonce la chanson d’introduction, tout se déroule dans une ambiance sympa. Le cast est pour beaucoup dans l’ambiance et le décor planté des les premières mesures.
Benjamin, jeune homo assumé, décide de se lancer dans le grand bain du monde gay, et d’entamer une vie sociale (et sexuelle) active, au Sauna, lieu fréquenté par de nombreux hommes qu’il va rencontrer au long de son parcours. Une sorte de Candide gay, à la recherche de l’amour parfait, avec ses rêves, ses espoirs de jeune damoiseau romantique et rêveur.
Tout ne sera pas facile dans ce parcours, mais c’est ainsi qu’il forgera le Benjamin qu’il veut devenir, et qu’il déterminera ses goûts et ses envies.

Le décor, volontairement dépouillé, n’en est pas moins très intéressant. A gauche de la scène, le piano qui accompagnera tout le spectacle, et qui fait également figure symbolique de comptoir d’acceuil. Au centre, deux blocs rectangulaires blancs, qui, au gré d’un balai parfaitement minuté, seront déplacés pour se muer en casiers de vestiaires, en bancs de hammam, en douches…

Le narrateur, accompagnera Benjamin au fil de ses aventures, lui servant de « conscience » façon Jiminy Cricket, lui indiquant ce qu’il convient de faire ou d’éviter, selon l’étiquette du Sauna. Pour un peu, on se serait cru à la cour du roi Soleil ^^
Et la musique ponctue et rythme les narrations, permettant aux personnages d’exprimer leurs pensées, envies, désirs, regrets, joies et peines au son du clavier.

Nombreux sont les morceaux chorégraphiés, donnant aux membres du casting l’opportunité de démontrer leur talent de chanteurs, autant que de comédiens ou de danseurs. L’une des chanson, à ma grande joie, car j’ai beaucoup apprécié ce moment, se joue à la manière d’un tango « je te veux, tu me veux, fuyons-nous, enculons-nous avant », les deux interprètes chantant en s’étreignant ou en se rejetant, alors que deux autres interprètes, de l’autre côté de la scène, effectuaient la même chorégraphie, très intense, en silence, et ma foi de façon fort acrobatique, il me semble d’ailleurs que j’ai écouté les leads en ne regardant que les danseurs ^^

Et les textes. Aaaah, les textes. Pour la petite histoire, Baptiste, qui s’en est donc occupé, est parti vivre à Vancouver, il y a de cela plus d’un an, peut être deux, je perds le fil du temps. Et à écouter les dialogues et les paroles de chansons, j’ai, avec le recul, eu l’impression de l’avoir près de moi ! Traduire, tout le monde en est un peu capable. Mais adapter, je réalise à quel point c’est un défi personnel et intellectuel. Intellectuel, oui, parce que je suppose que dans la version américaine, ils ne disent pas à un moment donné « Vous aussi, vous avez trouvé que les filles d’à côté, c’était plus pareil, depuis l’arrivée de Karen Cheryl ? ». J’ai l’air ironique, mais en fait non. La salle a ri de bon cœur et à de très nombreuses reprises. Les moultes allusions, les jeux de mots, les références au monde gay, sont autant de pépites. Et surtout, il faut malgré tout se dire que tout n’est pas rose, au fil de l’histoire, et que la note humoristique permet réellement de garder un goût sucré malgré tout, et d’en ressortir le sourire au lèvres.

Et on voit des culs. Et si vous êtes bien placés, peut être une bite ou deux. Uhuhuhuh. Et comme ils le disent sur leur Facebook, c’est aussi pour les filles !! Je pense m’y être autant amusée que la foule gay , dans les gradins !

Allez-y. C'est drôlement bien.

PS : Baptiste n'a pas trempé dans ce projet par hasard, c'est un passionné éperdu de comédies musicales, et il a contribué à la création et l'alimentation d'un site qui est consacré au genre : http://www.musicalavenue.fr.

mercredi 12 janvier 2011

2011, ça rime pas avec classe, de toutes façons.

Ce midi, le sujet "Two Girls, One cup" ressurgit dans la conversation...

Ouam
"Mais, vous l'avez regardée en entier, sans déc ?"
Réponse collégiale de Touffu et de Sgodmu
"Ben, ouais."
Ouam (incrédule, hein...)
"Et elle dure combien de temps cette vidéo ?"
Sgodmu
"Fiouuuu, au moins 9 heures !"
Ouam
"Ah non, tu confonds avec Two Girls One Shoah, je crois...."

Allez-y, faites péter les procès, je m'n fous, j'ai plus rien à perdre.

lundi 3 janvier 2011

De l'art de payer ta chatte en société (rien à voir avec le roquefort)


Le nouvel an de la classe internationale, par Pika Abitboul

Je ne vais pas vous raconter toute la soirée, fallait venir.
Y avait des déguisements, du champagne, du foie-gras maison, et des tas de trucs polonais délicieux fait maison aussi.

Personnellement, j’ai faille rater mon déguisement, avec mon ordinateur portable, qui n’a rien à voir avec la piraterie (celle d’avant, celle de mon costume, j’étais pas déguisée en Trinity, alors ça marchait moins, ou alors, fallait réfléchir un peu, et au-delà de 2 coupettes, c’est pas fastoche), et mon astreinte à la noix.

Bref. Par contre, j’ai découvert que rapidement, on peut se faire une réputation de « femme la plus classieuse du monde », en quelques minutes. Faut assumer, quoi. Bon, ben là, on est le 3 décembre, je ne peux qu’assumer, ce qui est dit est dit.

Terrasse fumeur, bavardages autour de la colonne chauffante, j’entends quelques bribes d’une conversations qui attire mon oreille et mon goût de la poésie mondaine (piste : j’entends précisemment les mots « gnngngggraper ? » et la réponse à cette question comprenait un truc du genre « mmgngnnngngt’veux ma bite ? » ; l’alcoolisme était déjà bien entamé en terrasse).

N’étcoutant que mon courage et mon goût pour l’humour, je m’esclaffe :

« AHAHAHAH !! tu veux faire du fromage de bite !! » (rires enregistrés)

Lorsque l’un des convives, rétorque :

« C’est drôle, c’est la deuxième fois qu’on se voit, et déjà, la dernière fois, tu parlais de fromage de bite….. »

Oui, ça s’appelle une affiche.

Et c’est pas fini. Même troupe, même terrasse, toujours 2 ou 3 conversations en parallèle.
On me raconte une formidable et époustouflante anecdote sur quelqu’un qui a décidé un jour de couper son caca au couteau, je ne vais pas m’épancher sur ce sujet, je n’ai que très peu de détails, j’estime qu’on est déjà loin dans l’intimité des gens, là.
Et c’est exactement lorsque le silence s’est fait en terrasse, que j’ai crié dans un rire énorme :
« Mais, il est au courant qu’il peut couper son caca avec son anus ??!!!! »

Ca c’est fait. Le décor est planté pour 2011.

En un mot : Mozart est là.

Bon, c’est ma deuxième comédie musicale. La première, c’était Notre Dame de Paris, ça date un peu.
A l’époque, c’était toute une affaire.
Maintenant, on regorge de ces spectacles, et puis on nous arrose copieusement des single-phares de chacun d’entre eux.
Il se trouve que Madame X avait émis la curiosité de jeter un œil éventuellement à Mozart l’opéra rock, il y a quelques mois de cela ; n’écoutant que mon avidité d’idées de cadeaux de Noël, j’ai bondi sur l’occasion.
Et c’est moi qu’elle a convié pour partager ce moment.

Résultat des courses : on aime définitivement bien le palais des sports de la porte de Versailles, où nous étions déjà allées voir Gad, bien que personnellement, je déplore un peu le manque de dénivelé entre les rangs centraux. C’est ma nanitude, qui parle.

Le spectacle en lui-même était plutôt beau, de nombreux tableaux, composés de parois mobiles sur les côtés qu’ils déplaçaient au gré des évènements, représentant des colonnes de jardins, ou de cours, des murs de palais viennois, ou l’atelier de travail d’une pension de famille, les coulisses d’un opéra… Un bel enchaînement de décors, parfois très dépouillés en accessoires, à l’avantage des éclairages, dont on ne démontre plus l’intérêt de mise en valeur de certains personnages et effets dramatiques.

Ignorant tout de la biographie de Mozart, j’ai trouvé la narration plutôt claire, les enchaînements assez évidents. Le tout est forcément raccourci et romancé à mort, on y est.
Le tout est composé d’une alternance entre les chansons concernant directement Mozart, ses errances, ses combats, et celles concernant son entourage, son père, notamment, sa sœur, puis ses prétendantes, ou encore ses ennemis, tant à la cour que dans le milieu de la musique (ce qui revient à dire à la cour, en fait).

L’autre plaisir pour les yeux, pour nous , les meufs trop shallow, ce sont les costumes d’époque. Robes à crinoline gigantesques, coiffures et chapeaux, parfois revisités façon Lady Gaga (on notera par exemple les coiffures en forme de nœud papillon et à armatures de crinolines ultra-souples et non recouvertes de tissu. Les danseurs étant également figurants et illustrant la presque totalité des tableaux, changaient systématiquement des costumes, au gré des évènements, mais tous les autres personnages dits secondaires ont conservé leurs costumes. Seuls les têtes d’affiche avaient droit à quelques changements de costumes, symbolisant principalement leur état d’esprit, le plus notable étant Mozart (who else), qui changeait de veste selon les faits, rouge sang pour la mort de sa mère, à paillettes à la première des Noces de Figaro, jusqu’à la simple chemise blanche toute bouffante pour sa mort et son ascension vers le ciel comme un ange (je déconne pas, hein, avec Madame X, on s’est regardées et on a éclaté de rire, sur le final).

Deux personnages secondaires ont retenu mon attention : le premier, c’est le conte Rosenberg, qui ne cesse de tenter de jouer de vilains tours à Mozart, et à qui l’on a donné un rôle évidemment de coquin, mais aussi de sacré rigolo « Mozart est là ? Est-ce que Mozart est là ? Hum ? MoDzaaart est lllllààà ??!!! » ; et celui de la cantatrice qui apparaît dès que Mozart commence enfin à composer des œuvres pour de vraies représentations, notamment Figaro, et son personnage continuera d’apparaître, chantante, mais peu bavarde, jusqu’à chanter la mort de Mozart.

A un moment, la troupe envahit la salle, en criant, se courant après, verres à la main, et se ruent dans les gradins. Un peu plus tard, je trouve dans la rangée, une écharpe brillante, que j’ai glissé à Madame X. On va peut être tenter une revente sur Ebay… un bout de costume de la troupe ?! hinhinhin.
Cette ruée dans les rangs faisait partie d’un des nombreux subterfuges dont ils ont usé, à ma grande admiration, pour détourner le regard du public de la scène, afin d’opérer des changements (qui de toutes les manières, sont discrets, puisque cachés), mais qui occupent, et évitent les pertes de rythme. La majorité des autres transitions avaient lieu en mettant en scène des dialogues sur les côtés de la scène, largement éclairés par une poursuite, pendant que la scène, elle, était dans l’ombre. Ca m’a vaguement rappelé le concept de la magie en close-up. Fortiche quand c’est bien foutu.

Et alors, 10 minutes avant la fin, a eu lieu un phénomène assez surprenant, qui nous a valu, à Madame X et moi-même, des regards interloqués, et des haussements de sourcils à tirelarigot. Pendant que le spectacle battait son plein, des gens commençaient à descendre à vitesse grand V les allées, et se coller devant la scène, appareils photos en mains. Mais une ruée, quoi. Une sorte d’exode scénique. Comme si Jesus allait apparaître et que les gens avaient l’espoir de capter une image, un sourire, ou de toucher une main.
Trève de suspense, il ne s’agissait que du final, qui réunissait Mozart et Saliéri son ennemi juré, autant dire pour les fans du spectacle, les comédiens qu’on appelera « trop les beau gosses quoi », un duo, qui nous en a à peine touché une, et encore, sans bouger l’autre. Sauf quand Mozart est monté au ciel. Mais là, ça compte pas, on s’est bidonnées comme des hyènes.

Le ponpon (ponpoooooooon !!) revient à celle qui, alors que Madame X disait « tiens, vu l’attroupement, ça doit être ici qu’ils sortent signer des authographes ! on pourrait regarder comment ça se passe ? », a hurlé auprès de ses copines juste derrière nous : « JE CROIS QU’IL M’A REGARDEE !! JE VOUS JURE !!! ».

Là, on est parties.


Ouverture du spectacle, sur le despotisme artistique du souverain en charge, Colloredo, qui explique clairement que tout a l'air de filer d'après ses ordres et ses goûts, sinon, ça va chier des bulles.


Méga-teuf à la taverne. A ce moment-là, on se dit que en effet, c'est probablement pas au troquet du coin qu'on s'offre toutes les chances d'être mondialement connu en composant des symphonies historiques. On a raison, parce Mozart se fait tirer l'oreille par ses vieux. Ca lui apprendra, tiens. Ou pas.


Pendant l'une de ses tribulations (Mozart se faisait appeler Phileas Fogg par ses potes), il se fait pécho par une famille à peine intéressée, qui voudrait bien qu'il écrive ses plus belles oeuvres pour leur fille Alyosia, qui feint aussi un peu l'amour pour s'attirer ses faveurs. Ca marche. Qu'il est con, ce Mozart, je vous jure...


Constance, soeur d'Aloysia, trouve indigne d'utiliser Mozart pour devenir célèbre, car elle-même ressentirait peut être quelque chose pour le musicien... C'est mal fait la vie. C'est grâce à ça que le soap-opéra ne se démodera jamais. Parce que la vie est une sacrée pute-borgne.


Bon, là, Mozart, qui est accompagné de sa mère lors de tous ses voyages, et c'est peu dire qu'elle ne voit pas vraiment toutes ses fantaisies d'un bon oeil, on peut même penser qu'elle cafte pas mal auprès du père (qui a dû rester bosser à la maison, c'est le souverain méchant qui lui a juste interdit de se barrer, une sorte de vengeance, CF La Dynastie des Feux de l'Amour à Dallas), et donc pôpa explique vaguement à son fiston, que c'est pas des gros nibards qui vont lui donner une renommée mondiale, et que l'expression "avec ma bite et mon couteau" est une image, et qu'en musique, ça ne sert à rien. Allez, hop, tous à Paris.


1, maman a tort. 2, maman est morte. Aaaaah bah oui, hein, on rajeunit pas, et pis tu lui en donnes du soucis !!


Bon, décidemment, voyager, ça forme peut être la jeunesse, ça ne fait pas une carrière. Finalement, Mozart, revient vers la famille d'Aloysia, et apprend qu'elle a épousé un autre homme, et qu'elle attend un enfant. Mozart est dépité. Oui, mais bon, on quitte pas sa meuf comme un sauvage, qu'est-ce qu'on croit ? Alors Mozart prend une chambre dans la pension de Mme Weber, mère d'Aloysia, et de Constance... et d'ailleurs, la petite Constance, elle serait pas un peu en train de lorgner vers le génie de la simple croche, d'ailleurs ?


Ah bah si, en fait, si, elle était carrément en train de lui faire du gringue, puisqu'ils se marièrent et eurent de nombreux enfant (et c'est vrai en plus, à tel point qu'on dit qu'elle a quasimment passé sa vie d'épouse alitée, c'est qu'est-ce qu'il dit Wikipedia).


Ca y est, ça bosse dur. Mais ça veut faire son fanfaron en mettant en musique des oeuvres controversés, alors voilà, môssieur veut du grand sentiment, et hop, pas de musique, des interdits dans tous les sens. Pis il est pas tellement entouré que d'amis, à part un certain da Ponte, les autres... c'est pas des plaisantins.


Les commandes affluent, les succès sont nombreux, mais les détracteurs n'en sont pas moins nombreux. Ca jase dans tous les sens, là on est à Vienne.


Un moment un peu mystique, et pour cause : un homme est venu commander un requiem à Mozart, ce qui a eu pour effet de créer la polémique quant à l'identité de l'homme, et la raison de la commande, voire même les effets sur la morts de Mozart. On a tout dit, du complot maçonnique (eh oui, c'est pas nouveau), à l'empoisonnement, jusqu'à la simple maladie, on a tout dit. Il n'en demeure pas moins qu'il est mort à 35 ans, et apparemment, quand il est mort, il est monté au paradis, accroché à des filins avec des mousquetons. C'est qu'est-ce qu'ils disent au pestacle, 'g'adez. C'est beau, mais c'est surtout rigolo.


Ca c'est le final. On le reconnaît au fait que Mozart revient, alors qu'il vient de mourir.